Un monde professionnel en mutation
La pandémie que nous connaissons actuellement, nous a fait évoluer rapidement vers un mode de travail à distance. Le télétravail est, pour beaucoup de personnes, devenu une nouvelle façon de travailler à laquelle il a fallu se résigner. Heureusement, nous vivons à l’époque de l’âge d’or d’internet et de nouvelles technologies toujours plus performantes émergent chaque jour (ordinateur, téléphone…). Il existe donc de nombreux outils pour faciliter cette adaptation plus ou moins difficile selon les générations.
Ce nouveau mode de vie professionnel comporte autant d’avantages que d’inconvénients. En effet, même s’il permet plus de libertés, de mieux concilier la vie professionnelle et la vie de famille, d’économiser son temps dans les transports, d’être moins stressé, de diminuer l’absentéisme et de réduire les coûts de succursales, il est néanmoins source d’isolement social, d’un manque de distinction entre le privé et le travail, de distractions, d’un risque de travail excessif ou encore d’une difficulté à communiquer au sein de l’entreprise.
Pourtant, selon les dernières statistiques du sondage réalisé par ADP Canada :
– 14% des québécois avaient hâte de retourner au travail
– À l’inverse, 14% sont anxieux de retourner au bureau et 18% des québécois s’y opposent
– Et chez les 18 à 34 ans, 61% préféraient travailler à distance au moins 3 jours par semaine contre 43% chez les plus de 35 ans
À la vue de ces chiffres, il convient donc de dire que nous allons devoir restructurer notre monde professionnel. Le télétravail va certainement continuer d’exister après la pandémie mais il devra être repensé, de façon à ce que nous puissions avoir à la fois les avantages du travail à distance et ceux du bureau, sans leurs inconvénients. On peut nommer cette nouvelle forme de travail comme étant hybride, avec une semaine comprenant des jours à distance et des journées aux horaires moins fixes. Ce mode de vie sera certainement plus productif puisque les travailleurs seront dans un rythme de vie plus adapté à leurs besoins actuels.
Dans le domaine du recrutement, le travail à distance permet également plus de compétitivité. Comme l’explique un article écrit par la Banque Nationale, c’est une aide considérable dans ce milieu puisque les bassins de candidats ne sont plus limités à certaines zones géographiques. Si l’entreprise possède les ressources adéquates pour travailler de cette façon, les talents peuvent provenir des quatre coins du pays sans que cela ne soit problématique. Le télétravail peut être ainsi une solution à la pénurie de main-d’œuvre qui continue d’exister au Canada. Mais avoir plus de candidats disponibles est à double enjeu, puisque cela signifie plus de concurrence sur le marché du recrutement et une possibilité de perdre certains talents. Le télétravail n’a pas non plus rendu la prise de décision plus facile. En effet, nous voyons que le nombre de mandats continue d’augmenter rapidement car les entretiens sont plus faciles, mais il existe encore certaines réticences de la part des employeurs. C’est souvent dans la dernière étape du processus que tout se joue puisque s’ils n’ont pas l’occasion de rencontrer le candidat en personne, la prise de décision peut s’avérer prématurée. Effectivement, l’entrevue physique finale est bien souvent synonyme de consensus.
Côté candidat, nous avons pu remarquer à travers le sondage mais aussi sur le terrain que ce nouveau mode de vie professionnelle séduit de plus en plus de personnes. En effet, avant la pandémie, les questions récurrentes concernaient le salaire et les avantages sociaux, aujourd’hui la question posée systématiquement lors de nos approches téléphoniques, se porte sur l’existence d’une politique de télétravail après le contexte de pandémie. Il peut donc devenir un facteur décisif dans une proposition d’emploi. La flexibilité de l’entreprise à propos du télétravail est une véritable attente du marché actuel. Et notre équipe a remarqué qu’il était devenu difficile d’être clairement attractif en termes de package lorsque des compagnies n’ont pas de politiques de télétravail clairement définies. Les entreprises vont donc devoir repenser leur proposition de valeur afin d’être plus attrayantes au regard des talents existants et de ceux à venir.
Si la vie professionnelle avait tendance à devenir hybride ou totalement à distance, nous pourrions finalement imaginer une nouvelle utilité à nos bureaux. Ces derniers pourraient devenir un lieu social où des événements communautaires et corporatifs prendraient place, afin que les travailleurs puissent continuer à garder des liens les uns avec les autres.
Sources :
Banque Nationale (7 août 2020). Innovation en entreprise : pour rester compétitif. Entreprises. Récupéré de: https://www.bnc.ca/entreprises/conseils/croissance/culture-dinnovation-en-entreprise-faut-que-ca-bouge.html
Isabelle Dubé (2 septembre 2020). Les québécois désormais mordus du télétravail. Affaires. Récupéré de: https://www.lapresse.ca/affaires/2020-09-02/les-quebecois-desormais-mordus-du-teletravail.php
